J’ai croisé son regard dans la descente du volcan Irazu. Sur cette route, les lacets se succédaient, les paysages aussi. Et puis au détour d’un virage, son sourire m’a dit de prendre le temps d’aller à sa rencontre. Il terminait justement de réparer la clôture de son champ d’oignons, bien délimité par des barbelés.
Son sourire m’a dit qu’il était la mémoire vivante du volcan. En 1963, date de la dernière éruption, il se rappelle de cette couche de cendres chaudes qui a décimé toutes les récoltes de la région durant 2 ans. Son seul souhait est de ne plus revoir cette épaisse couche grise recouvrir le sol, et étouffer les cours d’eau.
Aujourd’hui son sourire m’a dit qu’il était heureux de pouvoir encore chérir cette terre qui l’a vu naître. Il connaît chaque parcelle de cette pente, chaque comportement d’un ciel parfois capricieux. Pourtant, il redoute encore une seule chose, le réveil de la montagne.
Comme très souvent, son sourire m’a dit de lui montrer son visage dans la «caja» (boîte). D’un petit hochement de tête, il valida et en redemanda une pour la route. Satisfait, il se remit aussitôt à bricoler parce qu’ici, il n’y a pas que le volcan qui est en activité.
Mon sourire lui dit que malgré l’absence de dents, la forme de ses yeux et le tracé de ses rides donnent à son visage tout entier, une allégresse éternelle très enviée. Papy élégant, visage souriant, gentillesse incarnée, maintenant j’en suis sûr, l’altitude c’est bon pour la santé. 😉
++ Mon carnet de voyage 2009 au Costa Rica ++