En arrivant à Chennai, nous avons prolongé notre trajet sur soixante kilomètres pour rejoindre Mamallapuram à la tombée de la nuit. Le lendemain, notre première balade matinale nous a permis de croiser cette marchande de fruits.
Il est tôt et le soleil pointe déjà le bout de ses rayons. Au détour d’une rue près du site des Cinq Rathas, son sourire m’a dit qu’elle venait à l’instant de terminer l’installation de son présentoir fruité. Parmi tout ce choix, une grosse mangue attire notre attention et ravive le doux souvenir de nos repas maliens.
Son sourire m’a dit que ce fruit tropical était la denrée la plus chère du moment. Elle ne le lâchera pas pour des prunes. Hors saison, il faut bien respecter la loi de la rareté. Qu’importe, la saveur sucrée et rafraîchissante de cette mangue sera un parfait petit-déjeuner.
Son sourire m’a dit qu’elle était extrêmement heureuse d’avoir vendu ce fruit contre un bon petit pécule. Sa journée ne pouvait pas mieux commencer. Avec enthousiasme, elle nous propose aussitôt de le découper et nous le sert sur un plateau.
Son sourire m’a dit qu’elle appréciait de voir de jeunes gens se régaler avec son produit. A quelques mètres d’elle, assis sur un banc de fortune, nous dégustons avec gourmandise les morceaux juteux de mangue. Une fois le plat terminé, elle m’interpelle et me signale avec humour que son plateau s’appelle «Reviens» 😉
En rapportant son précieux couvert, réservé aux clients VIP, mon sourire lui dit que ce début de balade ne pouvait pas être plus délicieux. Sa mangue a ravi nos papilles et son amabilité attirera, certainement encore, de nombreux autres amateurs de fruits. Avant de repartir, je lui glisse un dernier «Nandri» pour nous avoir offert quelques secondes maliennes avant le plaisir épicé des saveurs indiennes.
++ A lire aussi : « Le Tamil Nadu, terre de temps »