Si vous êtes amateur de photo et de voyage, vous devez certainement connaître Aurélie Amiot, plus connue sous le nom de Madame Oreille.
Photos à couper le souffle, écriture plaisante, conseils pertinents, son blog éponyme regorge d’articles de grande qualité et connait un succès amplement mérité. Entre deux expéditions, Aurélie nous a réservé un petit créneau dans son agenda surbooké. Cinq questions pour en savoir un peu plus sur elle. Nous sommes tout ouïe, à vous Madame Oreille.
Difficile de ne pas commencer par ce qui reste peut-être un secret : D’où vient ce nom de Madame Oreille ?
C’est avouable, et je crois que c’est la question qu’on me pose le plus, d’ailleurs. Alors : ça vient du collège. Mes amis m’appelaient Oreille, déformation de mon prénom… Je l’ai gardé comme pseudonyme pour le web, et ai accentué le côté féminin avec un « madame »… C’est aussi simple que ça !
A travers tes voyages, j’ai remarqué que tu appréciais particulièrement les trajets en train. Peux-tu nous en parler ?
Mon tout premier voyage fut le transsibérien, avec mon compagnon (ici à l’image dans le train mythique). Depuis, on essaie de prendre le train autant que possible, même – et surtout – si ça veut dire quelques heures de plus. J’aime l’idée du voyage lent, celui où l’on sent les distances, où l’on voit les paysages défiler. On est presque prisonnier du train, on ne peut pas influer sur sa destination ni sa vitesse, on ne peut que se laisser porter et profiter.
Et surtout, le train, c’est bien plus qu’un moyen de locomotion. Il y a toute une vie à l’intérieur du wagon, des gens avec qui échanger, des gens qui ont le temps de discuter. C’est assez fascinant de voir les différences des trains d’un pays à l’autre : les sièges confortables et spacieux du réseau américain n’ont rien à voir avec les planches de bois surpeuplées d’Asie, par exemple.
Avec le voyage, la photo est ta seconde passion. Quelle approche as-tu ? Qu’aimes-tu photographier ? Et de quelle façon vis-tu la photo ?
Quand j’ai commencé le blog, je n’envisageais pas du tout de vivre un jour de la photo. C’était un hobby, rien de plus. Au fil du temps, ça a pris de plus en plus de place dans ma vie, forcément. Certains ne voyagent pas sans un carnet de croquis, d’autres inscrivent leurs pensées dans un journal. Moi, je prends des photos.
Et forcément, ça influe sur ma façon de voyager mais ce n’est pas un mal : je me lève tôt pour les belles lumières, j’essaie de trouver des points de vue. J’ai toujours envie de grimper sur la colline parce que ça doit être joli de là-bas et, une fois sur la colline, j’en repère une autre, d’où c’est certainement mieux, etc. La quête photographique, c’est avant tout un état d’esprit, une curiosité constante.
Après, les sujets de mes photos vont varier selon les voyages mais plus le temps passe, plus je me rends compte que je ne fais presque plus que des paysages… (A l’image ci-dessus : Magnifique paysage d’Islande – Skógar. Crédit photo : Aurélie Amiot)
Kenya, Rome, Istanbul, Malte… Tu as voyagé pas mal ces derniers temps, peux-tu nous présenter et évoquer un de tes derniers clichés ? Celui qui t’a marqué le plus et pourquoi ?
C’est toujours très difficile, de choisir un cliché. C’est comme quand on demande à un voyageur quel fut son voyage préféré, ou à une maman de choisir l’un de ses enfants. Bon, 0K, c’est pas le Choix de Sophie non plus mais n’en sélectionner qu’un reste compliqué. Et je ne sélectionnerai pas le même demain, tant mon humeur influera sur mon choix !
Je repense pourtant à une photo du Kenya, deux rhinos qui semblent prendre la pose. C’est un de ces moments que les photographes adorent, où tout semble enfin se mettre d’accord pour vous permettre de prendre une bonne photo : la lumière, le décor, deux pachydermes superbes, un de côté, un de face… Tout y est, il n’y a plus qu’à déclencher !
Je n’avais jamais vraiment fait de photo animalière mais cette semaine de safaris au Kenya a été une vraie révélation, entre excitation à l’idée de voir les animaux (j’avais l’impression d’avoir 12 ans), stress à l’idée de rater les photos, adrénaline au maximum, passer ses journées à regarder à 360° pour ne rien louper, deux appareils prêts à déclencher en permanence… Bref, j’ai adoré !
Aurais-tu un conseil à nous livrer pour immortaliser de beaux sourires durant nos voyages ?
Je crois que le meilleur conseil, c’est d’être souriant soi-même. On approche plus facilement les gens ainsi et, mieux, ils viennent aussi d’eux-mêmes lorsqu’on « envoie des ondes positives ». Je le vois quand j’ai eu une mauvaise journée et que je rumine au restaurant : personne ne vient discuter, alors que quand je suis de bonne humeur, je rencontre facilement des gens. Pourtant, je suis quelqu’un de plutôt réservé, pas très sociable mais il suffit que je sois souriante pour faire des rencontres intéressantes !