L’un des objectifs de Sourires Nomades est de montrer qu’il y a de belles personnes à rencontrer partout dans le monde, y compris dans les pays soi-disant dangereux, ou peu accueillants.
Dans un contexte d’actualité terrible pour certains pays du Moyen-Orient, les sourires d’Iran publiés par Sophie, « Mollah’titude » et « Un sourire pour la route » illustrent parfaitement l’idée qu’il ne faut pas hésiter à aller vers l’autre, sans peur ni appréhension. Je lui ai demandé de nous éclairer sur ce pays.
Bonjour Sophie, comment as-tu eu l’occasion de voyager en Iran ? Et Pourquoi ?
Je suis très proche d’une famille d’iraniens qui vit aujourd’hui à Paris.
Ce sont eux qui m’ont fait découvrir l’Iran et m’ont clairement donné envie d’y aller. Ils m’ont parlé de leur histoire, de leur passé, de l’époque du Shah et de la révolution, ils m’ont sensibilisée à leur gastronomie, leur culture, leurs valeurs, traditions…
Et au-delà de ça, le pays avait une tout autre réputation. C’est ce qui m’a décidée à aller voir l’Iran « en vrai ».
Pour tordre le coup aux idées reçues, l’Iran est-il un pays dangereux ?
En ce qui me concerne, je ne me suis jamais sentie en danger. Pas un seul instant. Mais quand on voyage avec des gens du pays, les règles du jeu ne sont pas vraiment les mêmes.
On ne fait pas attention aux mêmes choses. On se laisse guider en toute confiance, on sait qu’on est entre de bonnes mains. Et puis on passe un peu plus inaperçu, surtout avec un voile sur la tête.
Quoi qu’il en soit, il ne m’est rien arrivé ! En fait, je dois dire que c’est plutôt mes proches que j’ai inquiétés. Justement à cause de toutes ces idées reçues sur l’Iran.
Quel a été ton itinéraire là-bas ? Et quels lieux, régions, paysages t’ont marqué ?
De Téhéran, je suis descendue à Ispahan en passant par Kachan, Abyaneh et Natanz. J’ai poussé la route jusqu’à Shiraz et Persepolis, puis je suis remontée sur Téhéran et Karaj. Pour finir le voyage, je suis allée dans la région de Qazvin et au bord de la mer Caspienne.
Les paysages d’Iran sont superbes. Et les palais, les lieux de culte, mosquées et mausolées, n’en parlons pas ! Toutes les étapes de mon voyage ont été singulières et merveilleuses. Chaque endroit m’a marquée, et vous marquerait différemment. Tout dépend de ce qu’il s’y passe quand on s’y trouve !
Quels sont les moyens de transport en Iran ? Comment voyage-t-on dans le pays ?
Pour les longs trajets, il y a des bus tout confort ! Avec un seul piège peut-être… la clim… On peut aussi faire certaines liaisons en taxi partagé ou en avion.
En ville, il y a des bus et des minibus, mixtes ou compartimentés, et quelquefois des métros, avec un wagon réservé aux femmes. Ce qui marche bien aussi, ce sont les taxis, les agences de taxis et les voitures qui font les grands axes.
Voyager en Iran, c’est facile, pas cher et toujours mémorable ! Comme Maryam, chauffeur de taxi, et les deux mollahs, j’ai croisé des personnages incroyables tout au long de mon chemin.
Et côté sourires nomades, quelle est la clé pour faire de belles rencontres en Iran ?
Voyager avec des iraniens m’a ouvert des portes que j’aurais eu du mal à pousser seule.
Je n’ai aussi jamais rencontré la barrière de la langue, puisque je disposais de mes propres traducteurs !
Mais je dirais que partout dans le monde, la clé des plus belles rencontres est le hasard. Et puis le sourire, le regard, qui font passer les plus belles émotions. Celles qui n’ont pas besoin de mots et qu’on n’oublie jamais.
Un conseil sur cette destination encore peu commune et connue des voyageurs ?
L’Iran ne ressemble pas à tout ce qu’on peut nous faire croire. Je n’ai pas vraiment de conseil à donner. Mais franchement… qu’est-ce que vous attendez pour faire votre sac ?!
++ Découvrez le travail photographique de Sophie Timsit
Propos recueillis par Charly Guérin