Bangkok, dimanche 31 juillet. Avec 13 heures d’avion dans les jambes, notre sourire se faisait discret.
La capitale thaïlandaise n’a été qu’une brève étape. Aussitôt arrivés, nous avons rejoint la gare routière pour prendre un bus de nuit à destination d’Ubon Ratchatani. Mais en attendant de traverser la frontière jusqu’à Pakse au Laos, les rencontres ne se sont pas faites attendre. Premier taxi, premier sourire.
Barbichette blanche et cheveux teintés de rouge, Monsieur Pramot – prononcez «Pramotte» il y tient – nous a embarqué dans son taxi jaune et vert, direction la gare routière.
Chauffeur à Bangkok depuis plus de 25 ans, son sourire m’a dit qu’il prenait toujours soin de ses clients. Surtout les touristes qu’il ramène de l’aéroport, gage d’une bonne opération comptable.
M. Pramot aime la couleur et ça se voit : un volant version Stade Rennais, un tour de cou spécial «têtes de mort»- les amateurs apprécieront – et levier de vitesse capuchonné d’une moumoute rose. En fin de compte, rien d’étonnant. Un simple coup d’œil sur les autres voies de circulation suffit à déduire qu’ici, les taxis arborent toujours des couleurs «flashy».
Un aperçu coloré des taxis à Bangkok
Malgré son anglais balbutiant, nous avons échangé quelques mots conviviaux et sympathiques. Ambiance détendue dans le taxi, contrairement à la circulation nerveuse du périphérique.
Nos yeux cernés tentaient même de se fermer. Moment choisi par M. Pramot pour nous sortir sa botte secrète : une mini-TV intégrée dans son tableau de bord. Au programme, un DVD karaoké de «chansons thaï».
Une musique entrainante, un clip évidemment très coloré, il ne manquait plus qu’un chanteur étranger déjanté. Préférant éviter le massacre, j’ai simplement improvisé un fredonnement qui avait au moins le mérite de le faire sourire. Et c’est bien là l’essentiel.
Sa dernière attention nous fera éviter le péage autoroutier généralement d’usage pour les voyageurs étrangers.
Terminus, tout le monde descend. Nos sacs ont retrouvé leurs montures.
M. Pramot a remis sa ceinture.
Un grand «MERCI chauffeur» pour ce trajet haut en couleur.