Les plus belles rencontres de voyage sont souvent les plus inattendues. Celle-ci n’a pas échappé à la règle.
Partis à l’orée du matin pour rejoindre le village de Tat lo à 85 km de Pakse, notre trajet passait par Tad Phasuam, près du village de Bachiang Chaleunsouk. Pour cette première découverte de cascades sur le plateau des Boloven, notre escale a surtout été marquée par la rencontre avec Mey et ses amis.
Après le spectacle rafraîchissant des chutes d’eau de Tad Phasuam, nous sommes passés à proximité d’un préau où travaillent des sculpteurs sur bois. Ma fascination pour cet art a toujours existé et nous nous sommes alors assis quelques instants à leurs côtés.
Les sourires s’échangent rapidement, les premiers mots aussi. Le temps file inconsciemment pendant qu’ils façonnent la matière. Gentiment, ils me montrent même les bons gestes à exécuter. Vision magique de la transformation du bois en une tête d’éléphant.
Pause repas. Nous nous apprêtons donc à dire au revoir et reprendre la route, quand un petit bout de femme au sourire radieux est apparu.
Chemisette jaune fleurie et regard pétillant de douceur, Mey nous propose alors de partager leur déjeuner. Généreuse invitation, évidemment difficile à refuser. Un cadeau de bienvenue au Laos me fait-elle comprendre.
Voilà une belle tablée, non ?
L’odeur divine des plats réjouissait déjà nos papilles. Sensation confirmée à la dégustation d’un délicieux poisson accompagné de sauces épicées.
Toujours avec son adorable sourire, Mey insistait pour que l’on mange tout, y compris l’énorme monticule de riz gluant. Elle ne voulait surtout pas nous voir repartir à moto le ventre vide.
Même si l’anglais lui était inconnu, la communication avec Mey s’est faite naturellement. Grâce aussi, il faut le dire, à un petit guide de conversation bien pratique.
Mey est d’origine thaïlandaise, tout comme deux de ses amis. Elle m’a expliqué son choix de venir travailler au Laos, essentiellement pour trouver une vie plus tranquille qu’à Bangkok.
Malicieusement, elle s’est aussi amusée à me prodiguer un cours de lao et de thaï. Comme à l’habitude, cette leçon improvisée a été propice aux éclats de rire. Que du bonheur !
Le sourire de Mey a sans aucun doute ensoleillé cette journée, un peu trop humide. Une pause gustative qui restera notre meilleur repas de ces premiers jours, et certainement l’un des plus beaux moments d’échange en terres laotiennes.
«khawp jaï lai lai Mey !»
