Loin du tourisme dépravant du centre, la campagne environnante de Vang Vieng recèle de nombreux trésors. Une randonnée est donc le meilleur moyen d’apprécier les paysages magnifiques de cette partie du Laos. Ce jour-là, Tabane a croisé notre route.
Malgré la succession d’averses tropicales, rien ne pouvait nous empêcher de battre la campagne de Vang Vieng. Au final, les premières heures se passaient plutôt pas mal côté temps. Et comme à notre habitude après quelques kilomètres, nous sommes sortis du sentier battu pour emprunter une voie intrigante et plutôt escarpée. Au bout de celle-ci, un cabanon où se trouvaient Tabane et deux autres enfants.
Tabane, notre belle rencontre de Vang Vieng
Visiblement, les voyageurs ne sont pas légion à venir s’aventurer jusqu’ici. Tabane est venue à notre rencontre en nous proposant une visite des environs. Évidemment, nous étions d’abord pour elle, une belle occasion d’obtenir quelques kips. Une démarche bien compréhensible.
Sa frimousse nous a tout de suite charmé, et je ne me voyais pas refuser quelque chose à ce si joli sourire.
Au Mali, Mamadou sollicitait souvent les jeunes des villages pour nous faire visiter les environs. Malgré sa connaissance évidente des lieux, il aimait me rappeler qu’en Afrique, pour s’en sortir, «tout le monde doit travailler». Une terrible réalité bien plus complexe que le simple refus évident, du travail des enfants dans le monde.
Je ne vais pas débattre de cette question aujourd’hui mais une chose est sûre, ce souvenir africain m’est resté. Naturellement, nous avons donc accepté de suivre Tabane jusqu’à une grotte, accessible via un chemin de traverse privé.
La cavité n’avait certes rien d’exceptionnel. Par contre, notre parcours à travers les rizières et autres pics calcaires valait largement le détour. Malheureusement, les conditions climatiques des derniers jours ne nous permettaient pas d’accéder aux profondeurs de la grotte. Qu’importe, notre trésor était ailleurs.
Le sourire de Tabane a véritablement ensoleillé cette journée grisonnante.
Une heure après, nous l’avons recroisé sur le chemin du village voisin. Assise sur le porte-bagage du vélo conduit par sa mère, elle nous a dépassé en nous gratifiant d’un au revoir irrésistible, de petits gestes discrets, et d’un sourire aux éclats.
Certainement heureuse de ne pas être restée de longues heures dans ce cabanon isolé, Tabane a gagné sa journée en kips et en sourires.
Quant à nous, une pluie torrentielle et incessante s’est invitée en fin d’après-midi. Après nous être abrités chez quelqu’un, nous sommes rentrés juste avant la nuit grâce à une nouvelle rencontre. A venir sur Sourires Nomades.