Crispé, son premier sourire m’a dit qu’il n’appréciait guère Bamako. L’agitation, la pollution et les trafics en tout genre le mettaient mal à l’aise. Nous étions bien loin du Pays Dogon et Mamadou n’avait qu’une hâte, nous faire partager «son Mali tranquille».
Avant de prendre la route, son sourire m’a dit qu’il désirait tisser une amitié en nous invitant dans sa famille. Cette rencontre, notamment avec son dernier fils âgé de seulement quatre jours, a été mémorable et pleine d’émotions. Elle a de suite, donné le ton à notre relation amicale.
Son sourire m’a dit que nous étions «gentils comme du poulet rôti». Chaque jour, ses expressions si attachantes respiraient le bonheur. Mamadou aimait qu’on lui apprenne des mots de la langue française. Un seul sujet l’obsédait : l’éducation des enfants maliens.
Son sourire m’a dit bien plus de choses que tous mes professeurs. Il a été une piqûre de rappel aux valeurs humaines trop souvent enfouies sous notre égoïsme. Honnête, généreux, drôle, curieux, débrouillard, patient… un blog entier de qualificatifs ne suffirait à décrire cet homme avec un grand «H».
Mon sourire lui dit que son prénom et sa casquette jaune résonneront éternellement dans ma tête. Je suis certain qu’il n’a pas oublié ma description d’un décollage en avion. En l’imaginant un jour sur ce vol Bamako-Paris tant désiré, je ne peux m’empêcher de sourire à nouveau. Avant de quitter le Mali, mon sourire s’est effacé derrière la rougeur de mes yeux. Un grand merci Mamadou et surtout pas d’adieu !
++ Mon carnet de voyage du Mali en 2008 ++
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[…] Mali, Mamadou sollicitait souvent les jeunes des villages pour nous faire visiter les environs. Malgré sa […]
[…] et se ressent à chaque instant. Durant nos randonnées à travers le pays Dogon, les neveux de Mamadou étaient […]