Observant au loin cette charmante dame, son sourire m’a dit de venir profiter de sa musique aux sonorités jumelles avec notre bon vieux bal musette. Cette première halte à l’ombre d’un saule pleureur se révèle des plus agréable. Elle donne le ton à notre balade pédestre au cœur du parc de Beihai.
Son sourire m’a dit qu’elle aimait jouer de son piano à bretelles dès l’aube pour éviter les premières chaleurs de la journée. Assise face au lac, tournant le dos au promeneur, elle apprécie cet emplacement sur ce rocher, manifestement taillé pour qu’elle soit à son aise.
Son sourire m’a dit que sa musique l’emportait loin du tumulte de la vie pékinoise. En même temps, elle lui permet de se rapprocher des oreilles attentives qui osent s’ouvrir quelques instants à ses côtés.
Son sourire m’a dit qu’on le découvrait uniquement sur un fond musical d’accordéon, au moment même où viennent pianoter ses doigts sur l’instrument. Pour elle, la musique allonge le temps, pose les âmes et dessine les profils des passants.
Mon sourire lui dit qu’aux sonorités de son piano portable 😉 , elle n’est pas la seule à dévoiler un trait jovial sur son visage. Sans les mots mais avec le doigt, elle pointe mon sourire amusé. Avant de repartir, elle m’accorde un petit cliché. Encore une fois, inutile de parler le chinois : un accordéon, des sourires, des gestes amicaux, ont suffit à partager un petit air de Chine.
++ Mon carnet de voyage de Chine en 2007 ++