Qu’est ce que le kato ? A priori, on ne parlera pas de religion puisque la population laotienne est majoritairement bouddhiste et non catholique. On n’abordera pas non plus le volet culinaire puisqu’il ne s’agit pas du fameux «kato» au chocolat. Désolé pour le jeu de mots un peu facile. Le kato ou kataw est en réalité l’un des sports les plus populaires au Laos.
Un éclairage important puisque vous croiserez certainement ce sport lors d’un prochain voyage en Asie du Sud-Est. En Indonésie, Malaisie, Laos ou encore Thaïlande, ne vous étonnez pas de voir des joueurs de kataw s’adonner à leur passion dans la rue ou sur un terrain vague. Je vous propose donc de découvrir ce sport spectaculaire où agilité, précision et souplesse sont les maîtres-mots.
Principe du jeu. A mi-chemin entre le football et le volley-ball, le kato se pratique avec un filet de badminton et une balle tressée en rotin, aujourd’hui en plastique. Les règles sont simples. Deux équipes de trois joueurs de chaque côté du filet. Elles peuvent se faire au maximum trois passes avant de renvoyer la balle de l’autre côté du filet. Il est interdit de la toucher avec les mains. En revanche, toutes les autres parties du corps sont autorisées.
Le but du jeu. Comme au tennis ou au volley, l’équipe marque un point quand la balle touche le sol ou si l’équipe adverse envoie la balle en dehors des limites du terrain. Un match de kataw se joue en deux manches de 21 points. Un tie-break (en 15 points) est disputé en cas d’égalité. Résultat : les techniques du kung-fu et de la gymnastique amène les joueurs à se livrer à d’étonnantes pirouettes aériennes. Un véritable spectacle !
Origine du nom. Appelé Sepak Takraw en Malaisie, d’où il est originaire, il signifie littéralement «frappe»(sepak) et «balle tressée»(takraw). Il est souvent désigné par le seul terme «takraw», notamment en Thaïlande, lorsqu’il s’agit plutôt d’un divertissement. Au Laos, on parlera de kato ou kataw. En Birmanie, on le retrouve sous le nom de «chinlon». Assez proche du sepak takraw, le chilon birman est encore plus spectaculaire. Six joueurs forment un cercle et doivent maintenir la balle en l’air. Beaucoup moins répandu en Europe, le kataw est parfois appelé «kick volley-ball».
Les joueurs. Sans rentrer dans les détails tactiques, chaque équipier a un rôle bien précis. Le «Tekong», est le joueur principal, qui est notamment au service. Il lance la balle au-dessus de sa tête et lève la jambe à la verticale pour envoyer une «praline» de l’autre côté du terrain. Les deux autres joueurs sont surnommés les «Apit kiri» et «Apit kanan» et ont un rôle plus stratégique dans leurs déplacements : pour défendre sur le service, être au contre, smasher ou passer la balle le plus proprement possible au «Tekong».
Souplesse oblige. Pour avoir eu l’occasion de partager de mémorables échanges, le kataw exige énormément de souplesse et de réflexes. Et si j’ai su défendre la réputation technique des européens, j’étais beaucoup moins virtuose avec mon corps. Bon, j’ai quand même eu droit à quelques «ohhh… ahhh…» des spectateurs présents, et surpris de voir un européen maitriser les jongles. Pour le reste, ma technique digne de la souplesse d’une «planche à pain», était bien loin des coups de pied à la Bruce Lee à deux mètres du sol et des retournées acrobatiques. Après avoir bien sué, je les ai remercié un par un de cette invitation. Ils m’ont félicité à leur tour et comme moi, ont apprécié ce moment sportif et convivial.
Pour clôturer ce billet, je vous laisse avec quelques vidéos piochées sur le web. Vous remarquerez que les Thaïlandais brillent dans ce sport, et sont un peu les Brésiliens du football.
– Vidéo : Thailand Vs Malaysia » Final »2011 Sepak Takraw World Cup Part 4
– Vidéo : Le Sepak Takraw à Bangkok
– Vidéo : le sepak takraw, sport roi en Thaïlande
Si vous êtes tenté de vous lancer dans ce sport, sait-on jamais, voici un lien qui vous intéressera : http://www.takrawfrance.com/
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