Son sourire m’a dit que même si les Dogons sont avant tout des cultivateurs et des forgerons, lui préférait être chasseur que cueilleur d’oignons. Reconnu comme le meilleur des trois villages Yougas, son grand-père lui a dévoilé toutes les ficelles du «bon chasseur» ;).
Son sourire m’a dit que malgré les températures parfois étouffantes, il portait toujours ce costume traditionnel. Le chasseur Dogon est considéré comme le protecteur du village et doit être facilement identifiable par tous.
Son sourire m’a dit qu’aujourd’hui le gibier se fait de plus en plus rare sur le plateau Dogon. Seuls un lièvre et une poule de roche sont tombés dans l’un de ses pièges. Quant à sa vieille carabine restée muette, elle est précieusement réservée au plus gros gibier comme le phacochère.
Son sourire m’a dit qu’il était déçu de sa maigre matinée de chasse, mais ravi que Mamadou lui présente des jeunes étrangers en randonnée. La falaise de Bandiagara est une barrière naturelle à tous moyens de locomotion. Dans cette région, marcher c’est survivre.
Mon sourire lui dit qu’avec tout son attirail, il m’a un peu impressionné au début. Son large sourire a de suite dévoilé une grande gentillesse et la douceur de ses traits dégrossi mon image préconçu du chasseur. Je sais que chaque jour, il prélève à la nature juste de quoi nourrir sa famille, en ayant à l’esprit qu’ici, «il faut manger sinon l’Afrique va te manger» !
++ Mon carnet de voyage 2008 au Mali ++