Son sourire m’a dit qu’elle nous avait repéré au loin et qu’elle attendait notre venue pour se présenter. Les randonneurs étrangers ne sont pas légion ces temps-ci, et ce chemin est le seul qui mène au magnifique panorama sur les rizières de Ping’An.
Son sourire m’a dit que les cheveux des femmes Yao étaient un symbole de beauté. Plus ils sont brillants et longs, mieux elle est considérée. Au cours de sa vie, on lui coupe seulement deux fois sa «crinière» qui peut atteindre jusqu’à 180 centimètres de longueur. Elle fait des masques d’amidon de riz pour l’entretenir et la brosse chaque jour.
Intéressé, son sourire m’a dit que pour admirer le déroulement de sa coiffe, il fallait lui laisser quelques yuans. Aujourd’hui, la réalité économique dépasse les traditions, et les femmes Yao se servent parfois de leur chevelure pour récolter un peu d’argent.
Son sourire m’a dit que ses longs cheveux noirs n’étaient pas son seul trésor. Ses bijoux d’argent et ses vêtements brodés à la main ont également beaucoup d’importance dans la culture de l’ethnie Yao. Les nombreux motifs présents sur son costume reflètent sa propre inspiration et son expérience de vie.
Même si j’aurais préféré qu’elle ne fasse pas commerce de sa chevelure, mon sourire lui dit que je comprends son choix. Chacune d’entre elles essaient de s’en sortir à sa manière. Heureusement, notre séjour prolongé dans ces montagnes a permis de découvrir des villages isolés du tourisme, et d’apprécier les Yao sous un autre jour.
++ Mon carnet de voyage 2007 en Chine ++