Le Cap-Vert est un lieu primordial pour la reproduction des tortues marines. Il s’agit du troisième site de ponte le plus important au monde pour les tortues Caouanes, une espèce vulnérable.
Cependant, ce lieu emblématique est menacé par le développement d’un tourisme de masse, peu respectueux de l’environnement. L’association « Project Biodiversity » tente de protéger la biodiversité du pays et d’alerter les différents acteurs présents sur les lieux.
Il est facile de tomber sous le charme de ces îles sauvages, perdues au milieu de l’Atlantique. C’est sur celle de Sal que nous avons rencontré Shannon, très investie dans l’association « Project Biodiversity ». Après avoir quitté les États Unis pour venir vivre sur cette petite île de 200 km², elle travaille aujourd’hui au contact des tortues. Durant la période de ponte, il s’agit de surveiller les plages et de déplacer les nids trop menacés… Mais la partie la plus importante du travail est sans aucun doute la sensibilisation du secteur touristique aux conséquences de comportements inadaptés sur l’île.
Le développement touristique de Sal au Cap-Vert
Ses magnifiques plages de sable blancs attirent en effet un grand nombre d’opérateurs touristiques sur les côtes de l’île. C’est un atout économique pour les habitants qui vivent de ce secteur. Nombreux sont ceux qui proposent des excursions, principalement concernant l’observation des tortues.
Cependant, ceci entraîne une pression de plus en plus forte sur l’environnement. La construction d’hôtels et de restaurants sur les plages détruit les dunes, sites essentiels à la reproduction. De plus, la lumière de ces constructions désoriente les petits lors de l’éclosion, les empêchant de rejoindre la mer. La présence humaine en elle-même est également un facteur perturbateur. Car si les tortues sont effrayées, elles ne s’aventurent pas sur les plages pour aller pondre…
Enfin, le plastique en quantité fait également son apparition sur cette île qui ne possède aucun système de recyclage… De nombreux déchets finissent donc dans la mer et sur les plages et menacent la survie de tous les animaux présents: poissons, oiseaux, tortues,… Autant de problèmes qui pourraient pourtant être évités ! Car comme le dit Rosi, elle-aussi membre de l’association « Project Biodiversity » :
« Si le secteur touristique est responsable de tout ceci, il détient également la solution ».
En effet, les opérateurs pourraient décider de s’orienter vers un tourisme plus responsable… Et les vacanciers détiennent un véritable pouvoir d’influence sur ces structures!
Découvrir sans détruire
C’est donc avec beaucoup de détermination que Shannon, accompagnée des membres de l’association et des nombreux bénévoles, incitent jours après jours les touristes à de meilleures conduites.
« S’il y a une chose que je voudrais dire aux visiteurs, c’est que le pouvoir est entre leurs mains! » insiste Shannon.
Elle nous recommande, pour visiter l’île comme pour partout ailleurs, d’éviter les constructions directement implantées sur les plages et les dunes. De privilégier des activités touristiques durables. Il est facile de voir l’impact négatif des quads ou des véhicules motorisés sur les dunes… De plus, si on désire voir les animaux, de nombreuses règles de conduites existent pour les observer dans leur milieu naturel sans les déranger…
Et bien sûr, « s’il y a une chose que vous pouvez faire lorsque vous êtes ici, c’est refuser le plastique ». Bouteilles d’eau, pailles, sacs et gobelets en plastique sont facilement remplaçables. A tout ceci pourraient s’ajouter de nombreux conseils…
Mais de manière générale, il suffit de réfléchir aux conséquences de nos choix. Ceux-ci ont un véritable pouvoir!